Interview Cyril Genot : « L’endurance sera un avantage pour moi sur le long terme »

Après une première saison compliquée en raison des blessures, le pilote belge officiel Honda SR Motoblouz entame son deuxième CFS avec ambition et lucidité.

Avec sa 3e place à la Ronde des Sables 2021 -pour sa première course d’endurance- Cyril Genot avait fait une entrée remarquée sur le CFS. Beaucoup voyaient en lui un candidat sérieux pour affronter les Yam’ et pour permettre à Honda de renouer avec la victoire au Touquet. Mais les blessures sont venues instantanément compromettre tout espoir de victoire la saison passée.

A l’aube de l’ouverture du CFS 2022-2023, on a posé quelques questions à Cyril afin de mieux le connaître, de comprendre son parcours et son état d’esprit pour cette nouvelle saison au sein du team Honda SR Motoblouz, aux côté de son coéquipier Lars Van Berkel, son entraineur Christophe Meyer et son manager Josse Sallefranque.

// INTERVIEW //

PDS : Que faisais-tu avant les courses de sable ?

CG : Je viens du circuit mondial où j’ai fait quelques courses MX2/MXGP et Europe. C’était un rêve pour moi de voir jusqu’où je pouvais aller en Mondial ! Aujourd’hui le MXGP ça devient compliqué, à la fois en terme de budget et aussi car le niveau est très élevé. Il faut rouler devant, mais sans matériel officiel « d’usine », ça devient quasi impossible.

PDS : Es-tu familier avec les circuits de sable ?

CG : J’ai passé ma jeunesse à rouler dans le sable donc c’est une texture que je connais bien et sur laquelle j’ai toujours été naturellement à l’aise. J’ai passé beaucoup de temps à Lommel et aussi sur des circuits de sable en Hollande qui est proche de chez nous. Je pense d’ailleurs que tout le monde me connait un peu comme un pilote de sable.

PDS : Comment s’est passé ton arrivée sur le CFS ?

CG : J’avais un contrat en Allemagne pour le championnat national ADAC, j’ai aussi fait quelques GP et le MX de Nations. J’avais prévu de continuer là-bas mais j’ai eu le coup de téléphone de Josse Sallefranque qui a su me convaincre de venir rouler sur le CFS.

PDS : Tu avais imaginé venir sur les courses de sable en France ?

CG : J’ai eu plusieurs opportunités, on m’a souvent proposé de venir sur les courses de sable. Donc j’ai voulu essayer ; je suis venu rouler à la Ronde des Sables 2021 et je suis monté sur le podium. J’ai montré que j’avais la capacité de rouler devant, ça m’a ouvert les portes du team Honda SR Motoblouz.

PDS : Comment s’est passé ta première saison sur le CFS ?

CG : Malheureusement j’ai eu plusieurs blessures juste après avoir intégré le team, donc ça été une saison très difficile. J’ai roulé uniquement à Loon, puis je suis revenu à Grayan juste après ma blessure et au Touquet où je fais 6e. Je n’ai pas pu rouler à mon vrai niveau. Mais aujourd’hui on est de retour, j’espère pouvoir montrer de quoi je suis capable.

PDS : Quelles sont tes premières impressions des courses sur sable ?

CG : Je n’avais jamais eu l’occasion de participer à une course du CFS ; pour moi c’est un grand changement. Avant par exemple, on cherchait toujours à éviter les amateurs à l’entraînement. Maintenant c’est l’inverse, on cherche à s’entraîner quand il y a beaucoup d’amateurs sur le circuit. C’est une autre histoire.

L’année dernière l’objectif était de m’adapter ; c’est un sacré apprentissage. Je n’ai finalement pas eu l’expérience d’une année complète de « mise en jambe ». J’ai encore une grosse marge de progression mais j’ai 23 ans, j’ai encore le temps de rouler pour la gagne !

PDS : Qu’as-tu pensé de ton premier Touquet ?

CG : C’est vraiment une course à part ; je n’avais jamais roulé avec autant de pilotes et notamment d’amateurs. Déjà même avant la course, l’atmosphère est indescriptible, c’est fou. C’est un événement populaire et très suivi par le public ; c’est magnifique pour notre sport ! Le Mondial, à côté de ça, a de quoi rougir.

PDS : Certains observateurs doutent de ta capacité à tenir 3h ?

CG : Je pense que j’ai prouvé à Loon que je suis capable de rouler 2h30 sans entraînement particulier. Je fais énormément de sport ; je suis quelqu’un qui m’entraîne fort physiquement. L’Endurance sera même finalement un avantage pour moi sur le long terme, à mon avis.

PDS : Quels sont tes axes de travail cette saison ?

CG : J’ai un gros manque d’expérience par rapport à des gars comme Milko, Todd … Mais au niveau de la vitesse, on n’est pas mal du tout ! On travaille beaucoup sur la vitesse, savoir dépasser les amateurs, essayer d’être fluide, essayer d’ouvrir les lignes.

C’est nouveau pour moi car les lignes de sable ne sont pas les lignes de cross ; il m’a fallut une grosse adaptation. Il y a la possibilité d’économiser énormément d’énergie sur les trajectoires dans le sable. Le motocross c’est une manche de 30 minutes où tu cherches à prendre la ligne la plus courte. Mais c’est impossible de le faire sur une durée de 3 heures. Sinon tu termines KO !

Donc mes axes de travail c’est prendre de l’expérience, bosser sur les détails ; un peu tout en fait.

PDS : Quelles courses attends-tu / redoutes-tu ?

CG : Pour une première participation, j’ai beaucoup aimé le Touquet ! C’est une course que j’attends même s’il faut un peu de chance et que tout soit parfaitement aligné pour faire un résultat.

Je crois que Berck sera fort intéressant car c’est des manches de 30′ ; ça me correspond alors je veux vraiment essayer de faire un bon résultat. Loon-Plage j’ai déjà prouvé l’année passée que je peux monter sur le podium, je vais essayer de faire pareil.

A part Grayan, je ne connais aucune des autres épreuves donc ça va être de la découverte. Je n’ai jamais roulé à Magescq, St-Léger et Hossegor. A ce moment là je comprends que j’ai un petit manque d’expérience …

PDS : Quel est ton contrat avec le team Honda SR Motoblouz ?

CG: Pour l’instant j‘ai signé jusqu’au Touquet 2023 avec le team Honda SR Motoblouz. A la signature j’avais demandé 2 saisons sable et aussi le championnat Elite pour garder le motocross. Donc on va devoir décider si je fais l’Elite cette année. C’est quand même costaud d’enchaîner la saison sable et la saison terre, c’est intense.

PDS : Quelles sont tes relations avec le Josse Sallefranque (manager) et Christophe Meyer (entraîneur) ?

CG : Je m’entends vraiment bien avec Josse et Tof. On bosse dur, je crois qu’on a tous le même objectif. J’ai eu pas mal de petits changements familiaux ces derniers-temps alors ça n’a pas été facile. On essaie de tous travailler dans le même sens ; on veut gagner. Je veux aider Honda à enfin gagner le Touquet à nouveau. Ils essaient de tout mettre en place pour que je fasse mon travail au mieux, alors je les remercie pour tout ça. On est sur la bonne voie ; j’ai hâte de voir sur les courses ce que ça va donner.

PDS : Et avec ton coéquipier Lars Van Berkel ?

Je connais Lars depuis des années, on parle la même langue. Il est Hollandais et moi Belge mais je suis bilingue alors on se comprend et on s’entend super bien. On a le même coach, on est toujours ensemble. Après évidemment on reste des concurrents, c’est toujours un sentiment double. On veut quand même être meilleur l’un l’autre, on va quand même se battre !

PDS : Lars Van Berkel peut-il gagner le Touquet ?

[Reflexion …]

C’est possible !

// FIN INTERVIEW //

Propos recueillis par PILOTE DE SABLE lors d’un entraînement du team Honda SR Motoblouz à Loon-Plage en septembre 2022.

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