Le pilote belge Ken De Dycker participait cette année à son premier Enduropale du Touquet, en tant que pilote 100% privé. Il reviendra en 2019 s’il obtient le soutien d’un team officiel.
Après 15 années au plus haut niveau mondial, Ken De Dycker a décidé de mettre un terme à sa carrière MXGP en 2017. C’est donc en jeune pilote retraité qu’il est venu au Touquet, pour participer à son premier Enduropale. Malgré une moto non préparée et quelques soucis mécaniques, Ken De Dycker termine 5e de l’édition 2018. C’est un bon résultat et plutôt de bon augure pour la suite. Mais le pilote belge est clair ; s’il revient au Touquet, c’est avec une moto plus puissante et un team officiel.
Ken De Dycker a accepté de répondre à nos questions quelques semaines après l’Enduro. On vous laisse découvrir son interview exclusive pour Pilote de Sable, à lire ci-dessous.
Quelles sont tes premières impressions de l’Enduropale du Touquet ?
C’était mon premier Enduropale cette année, alors je ne savais pas du tout à quoi m’attendre ! Johan Boonen* m’a donné quelques conseils avant la course, mais tout cela était à la fois nouveau et très excitant pour moi. En résumé je dirais que c’était une expérience vraiment cool et les 3h de course se sont bien passées.
*[N.D.L.R. Johan Boonen est un ancien pilote de motocross, organisateur du Grand Prix de Belgique à Lommel et depuis 2018 nouveau manager de l’équipe nationale belge du Motocross des Nations.]
Peux-tu nous raconter ta course ?
Le départ est douloureux quand tu roules derrière un autre pilote ! J’ai perdu beaucoup de temps sur la première ligne droite, je pense que j’étais 25e au premier virage à Stella Plage. Ensuite, j’ai fait le premier tour « full gaz » car le circuit était parfaitement plat. Au deuxième tour, je devais être très concentré pour ne pas tomber avec un pilote plus lent, c’est un peu flippant la première fois ! J’ai donc perdu beaucoup de temps dans ce début de course. Au bout d’une heure, j’ai commencé à m’amuser en sautant les bosses et les vagues de gauche à droite.
Mais à 1h30 de course j’ai cassé ma 5e vitesse. Donc sur la ligne droite je devais garder mon sélecteur de vitesse en position haute, à l’aide de mon pied, sinon la 5e sautait et je repassais automatiquement en 4e. C’était vraiment pas confortable ! Après 2h de course, je suis tombé deux fois avec des pilotes attardés et je me suis blessé à la jambe. Enfin, les deux derniers tours se sont bien déroulés mais je n’arrivais plus à reprendre de places. J’ai donc roulé plus doucement pour gérer ma fin de course car j’étais littéralement épuisé.
Tu as réalisé une superbe 5e place. Penses-tu pouvoir gagner cette course ?
Oui, je pense pouvoir gagner l’Enduropale du Touquet. Désormais je sais comment se déroule la course et ce dont j’ai besoin. Je sais qu’il me faut plus de puissance pour le départ et la ligne droite ainsi qu’un plus gros réservoir pour ne pas devoir m’arrêter tous les deux tours. J’ai aussi besoin de quelques entraînements sable, peut-être même participer à la course précédent le Touquet.
Tu as roulé plus de 15 ans au niveau mondial en MXGP. Selon toi, que faut-il pour gagner l’Enduropale ?
Oui, l’Enduropale n’a rien à voir avec le MXGP ! Il y a tellement de pilotes après deux tours que tu dois avoir un peu de chance pour ne pas t’accrocher avec l’un d’entre-eux. Tu dois avoir une moto bien préparée, rapide sur la plage et sur les portions droites du circuit. Et peut-être le plus important : faire de très bons ravitaillements, c’était nouveau pour moi.
Que penses-tu du niveau général de cette course ?
J’ai été impressionné, le niveau est vraiment élevé !
Tu es venu cette année en tant que pilote 100% privé avec « ta propre moto et ton propre argent ». Qu’est ce que cela change concrètement ?
Oui, je suis venu au Touquet avec ma propre moto en pilote 100% privé. Si je reviens, j’aimerais être mieux préparé et trouver une solution pour ne pas devoir tout payer seul. Pour bien faire, il me faudrait une bonne moto, préparée spécifiquement pour cette course. Il faudrait aussi que je m’entraîne sur des circuits de sable et que je participe à toutes les courses du championnat. Et donc si tu es dans cette logique, c’est quasiment un boulot à plein temps ! Il faudrait donc que je trouve un team prêt à m’accompagner pour la saison.
Tu as roulé pour différentes marques durant ta carrière (Honda, Suzuki, Yamaha, KTM). Si tout était possible, quelle marque choisirais-tu ?
Idéalement j’irais chez KTM, cette machine est si solide ! Et comme tu le sais j’ai un grand gabarit, donc il me faut beaucoup de puissance. Cette année j’ai roulé avec une moto 100% stock, j’avais seulement posé une ligne d’échappement HGS.
Quel est ton programme de l’année à venir ?
Pour l’instant je n’ai pas de plan précis pour cette année. Je vais faire quelques courses en amateur avec ma moto, et peut-être rouler en ADAC ou dans le championnat français. Je vais aussi discuter avec les organisateurs belges pour voir ce qu’il est possible de faire cette saison. On verra !
Un dernier mot ?
Merci pour cette interview, je suis content d’avoir échangé avec toi. Et Je voudrais aussi remercier mes sponsors !
Propos recueillis par Pilote de Sable auprès de Ken De Dycker le 16 février 2018.