Auteur d’une saison plus qu’honorable pour son retour dans un team officiel, Damien Prévot a terminé la saison 2020 avec un goût amer.
C’est un pilote qu’on connaît depuis longtemps. A 36 ans, Damien a roulé dans le sable avec plusieurs générations de pilotes : Deudon, Demeester, T. Potisek, Moussé, Van Beveren, M. Potisek, N. Watson.
Au mieux de sa carrière en 2012-2013 et déjà sous contrat officiel Kawasaki à l’époque, Damien décroche même une 4e place à l’Enduropale du Touquet 2013.
Eloigné ensuite des circuits pendant plusieurs années suite à des problèmes de santé importants, Damien est revenu sur le CFS par plaisir, mais aussi pour montrer qu’il pouvait encore rivaliser avec les top-pilotes !
Une saison 2020 -presque- dans les objectifs
Nous avions rencontré Damien, de retour sur le CFS 2020 dans le team officiel Kawasaki, avant l’ouverture du championnat.
« Mon objectif est clair : assurer un top 10, tout en me rapprochant au maximum du top 5 ! », nous confiait-il alors.
Pari en partie réussi pour le Rémois qui termine 6e du Championnat de France des Sables 2020, entre Jérémy Van Horebeek (5e) et Milko Potisek (7e).
Malchanceux pour l’ouverture à Berck avec une 32e place (chute au départ de la finale après deux manches qualificatives P3/P3), l’officiel Kawa a ensuite accroché le top 10 jusqu’au Touquet : P8 à Loon-Plage, P10 à St-Léger, P7 à Hossegor et P7 à Grayan.
Damien terminera en revanche l’Enduropale du Touquet a une modeste 15e place, après avoir pris le départ avec les pieds de plomb.
Une mauvaise entente avec Kawasaki
Miné par une mauvaise entente avec le manager du team Kawasaki, Frédéric Bassaler, Damien Prévot a vécu une saison compliqué sur le plan moral.
« Le manager n’était jamais content des résultats. Dès la première épreuve à Berck, alors même que je sortais P3 des deux manches qualif, il faisait la gueule dans les stands. Ça a duré toute la saison, alors que mes résultats s’amélioraient à chaque course. J’étais tellement démoralisé la veille du Touquet que j’ai failli ne pas prendre le départ. J’ai quand même roulé les 3h, mais je ne rêvais que d’une chose, terminer la course ! »
Côté mécanique, l’entente ne semblait pas être meilleure entre le pilote et son manager.
« La Kawa n’a pas évoluée comme prévu au fil de la saison, la moto n’était pas aboutie. On devait gagner en puissance sur le moteur et il y a avait un gros boulot à faire sur le chassis. Mais rien n’a été fait … Il me manquait la vitesse et la confiance, je n’étais pas à 100% ! »
Prolonger la collaboration n’est donc pas d’actualité entre le pilote et le team Kawa, qui n’engagerait -à priori- pas de pilote officiel cette année sur le Championnat de France des Sables.
Le CFS 2021 sur une moto privée
Sans guidon officiel pour le moment, Damien Prévot envisage de rouler au CFS 2021 avec une moto privée.
« J’ai eu l’occasion de tester la Yamaha au début de l’été, pour peut-être intégrer un team support, mais ça ne se fait pas. Si rien ne se concrétise d’ici septembre, je vais sans doute acheter deux motos perso et je roulerais en privé sur le CFS 2021. Mais une saison de motocross c’est énormément d’argent, alors rien n’est sûr pour le moment. »
Bien qu’on l’ai vu souvent sur Kawa, Damien semble désormais porter son regard sur les autrichiennes, plus performantes selon lui.
« Si je dois faire la saison en pilote privé, je roulerais sur KTM ou Husqvarna. C’est des bonnes motos stock ; tu n’as presque rien à faire en terme de préparation. Bras oscillant, fourche, échappement … tu peux quasiment partir tel quel sur les courses sur sable, sans ouvrir le moteur avant 40h ! »
Damien Prévot l’éternel ?
A 36 ans, Damien est clairement le vétéran du top 10. S’il roule toujours pour la performance, Damien roule avant tout pour le plaisir. Et il ne compte pas s’arrêter de sitôt.
« C’est quand même un kiff énorme de rouler en motocross ! Je prends encore beaucoup de plaisir sur des courses comme Grayan, Hossegor ou même Berck. J’apprécie particulièrement les tracés techniques et rapides. Pour ce qui est de savoir si je roulerais encore à 45 ans ? Evidemment si mon physique me le permet ! Quitte même à venir m’amuser un peu sur les courses Vintage … »
D’ici-là, si Damien parvient à aligner une moto sur la grille du CFS 2021, c’est encore dans le haut du classement qu’il faudra chercher son nom !
(Propos recueillis par Pilote de Sable le 27/07/20)
Bonne chance à toi Damien fait parler la poudre pardon le sable